Interview de Chloé, du salon Le portrait situé en Vendée qui pratique la coloration végétale Couleurs Gaïa.
Témoignage coiffeuse : Chloé.

Peux-tu présenter ton salon ?
Le portrait est un salon situé aux Herbiers, en Vendée et il a été fondé il y a 15 ans.
Combien de coiffeurs sont formés en végétal dans ton équipe ?
Tout le monde, c’est obligatoire car on en fait beaucoup. On a tous suivi des formations à la coloration chez Couleurs Gaïa. De manière générale, pour les coupes et les couleurs, on essaye d’être au maximum polyvalent.
Depuis combien de temps travaillez-vous avec Couleurs Gaïa ?
On a commencé avec Couleurs Gaïa en 2007, au début de leur histoire. Avant, on ne faisait pas de végétal au salon. La gérante de l’époque, Stéphanie, était amie avec Hélène Landreau (cofondatrice de Couleurs Gaïa), donc le démarrage s’est fait naturellement.
On a été très proche du projet Couleurs Gaïa dès le début, en participant à des tests etc.
On a aussi pu voir l’évolution fulgurante des techniques et des possibilités en coloration végétale.
Quelles sont les personnes à qui vous ne faites pas de coloration végétale ?
La coloration végétale, on la propose quasi systématiquement à nos clientes. Sur le papier, honnêtement, toutes les clientes rêveraient d’en faire, quand elles voient la qualité et la vitalité des cheveux des autres clientes qui s’y sont mises. Mais parfois, elles ont des blocages ou des souhaits incompatibles. Enfin, certaines souhaiteraient pouvoir changer radicalement de couleurs régulièrement, alors qu’en végétal les changements doivent se faire en douceur. On insiste sur les bienfaits des teintures naturelles, on tente de les convaincre, mais il faut aussi savoir écouter et respecter les choix de la cliente.

Vos clientes sont-elles contentes d’être passées à la coloration végétale ?
Elles sont très contentes, car elles ont le sentiment de bien faire, d’être plus à l’écoute de la planète. C’est particulièrement vrai pour les jeunes, qui se laissent de plus en plus tenter par le henné et les teintures végétales, et le font essentiellement par convictions écologiques.
Après, les clientes y gagnent aussi beaucoup en qualité de cheveux, surtout par rapport à la coloration chimique, et pour cela elles sont ravies.
Que recommanderiez-vous à un salon qui s’intéresse au végétal ou débute dans le végétal ?
Il faut en avoir envie pour se lancer. Si on le fait à reculons, ou en regardant seulement le côté business ou uniquement parce que la concurrence le fait, ça risque de ne pas marcher. Même si les gains économiques sont réels, il y a aussi quelques contraintes et changements à faire pour se réinventer. Ça demande des efforts et du temps et si on n’est pas réellement motivé, on risque l’échec.
Après, si on est prêt à se remettre en question, le gain peut être énorme : on n’est plus un salon de coiffure parmi les autres, on se démarque. On est aussi quelqu’un d’éthique, d’engagé, de respecté et plus proche de ses clients. Personnellement, je ne reviendrai jamais en arrière.
Comment voyez-vous l’avenir de la coloration végétale ?
La tendance aujourd’hui, c’est de se mettre à la coloration végétale. Même si c’est aujourd’hui assez médiatisé, encore peu de coiffeurs proposent du 100% végétal, et cela concerne donc peu de consommateurs. Mais la tendance est là, et le végétal va se démocratiser, c’est inéluctable.
Au début, on avait une clientèle très engagée, très écolo et qui consommait uniquement du bio et des produits naturels. Au fil des ans, cela a changé, et ce sont des personnes de tous profils qui viennent nous voir pour se colorer les cheveux de manière naturelle. Les mentalités changent, et de plus en plus de salons de coiffure vont se former à la coloration végétale dans les prochaines années.

Qu’est-ce que le passage au végétal a changé dans votre salon ?
Ça a changé beaucoup de choses. Ça a apporté une image de bien-être, d’écologie, de respect.
Ça a aussi chamboulé l’organisation du salon, car les plannings des rendez-vous sont très différents. On a aussi dû développer de nouveaux services assez osés à l’époque, comme le fait de laisser la cliente repartir avec sa couleur et un turban sur la tête, pour qu’elle se rince à la maison.
Rapidement, on a aussi décidé de repenser l’espace dans notre salon, en créant une pièce dédiée au végétal. Ça permettait aux clientes en coloration végétale de ne pas être en contact avec les effluves se dégageant des colorations d’oxydation, d’avoir un coin calme et cosy pour bouquiner, se détendre.
Cela a aussi sensibilisé mes collaborateurs à changer leurs modes de vie. Par exemple, au départ, notre dernière recrue se moquait de se mettre des produits chimiques directement sur les doigts. A force de sensibilisation et d’explications, c’est presque elle qui est devenue la plus convaincue et qui prend le plus de précautions.
Ces changements de mentalité, on les voit tous bien au-delà de la coloration capillaire ou des cosmétiques bio : santé, alimentation, achats quotidiens etc. On a tous changé notre manière d’être et de consommer.